Economie : un premier semestre sous haute tension géopolitique

1er septembre 2025

L’arrivée de Trump rebat les cartes 


Le 1er semestre de l’année 2025 a été marqué par un enchevêtrement inédit de tensions économiques, politiques et géopolitiques qui ont façonné la trajectoire des marchés financiers, mais aussi la réflexion éthique des investisseurs. Aux États-Unis, l’administration Trump, qui n’en finira pas de nous surprendre par sa brutalité, notamment dans ses changements de cap incessants, a néanmoins confirmé son virage protectionniste avec la généralisation des droits de douane, puis des relèvements ciblés – notamment envers l’Inde –, nourrissant une inflation importée et une perte de confiance des ménages et des entreprises. Le climat politique s’est encore tendu cet été, lorsque la Maison Blanche a cherché à remettre en cause l’indépendance de la Réserve fédérale, en tentant d’écarter l’une de ses gouverneures… tout en maintenant une pression constante et maximale sur le président Jerôme Powell. Ce brouillage institutionnel, en plus d’agiter fortement des prix de marché, questionne directement la gouvernance des grandes démocraties, un élément essentiel pour les investisseurs ISR, qui considèrent la stabilité institutionnelle comme un facteur clé de soutenabilité à long terme. Il est malheureusement peu probable que la 2ème partie de cette année change la donne aux Etats-Unis, et la capacité à conserver un cap clair restera déterminante pour les investisseurs. 


Changement de paradigme en Allemagne, l’Europe à la relance ?

En Europe, la trajectoire fut différente mais tout aussi heurtée. La zone euro a vu son inflation revenir proche de l’objectif de 2%, tandis que la croissance restait anémique. La Banque centrale européenne a marqué une pause dans son cycle de baisse de taux, tout en gardant la possibilité de reprendre son assouplissement si l’activité faiblissait davantage. L’Allemagne, de son côté, a assoupli son cadre budgétaire en lançant un programme massif d’investissements et de défense. Incitant l’Europe à lancer également le plan « ReArm », plan d’investissement massif dans les entreprises de la défense. Si ce dernier choix pose potentiellement un dilemme éthique (auquel nous tentons de répondre chez Mandarine Gestion et au sein du fonds Proclero), il répond néanmoins à des impératifs stratégiques, et permet surtout de rehausser les perspectives de croissance pour l’Union Européenne à moyen terme.

L’énergie : un enjeu crucial

Sur le plan géopolitique, la guerre en Ukraine et les tensions au Proche-Orient ont pesé sur les marchés de l’énergie et rappelé l’importance de la souveraineté énergétique. Le baril de Brent s’est installé autour de 65 à 70 dollars après l’augmentation de production de l’OPEP+, tandis que le gaz européen se stabilisait entre 30 et 40 €/MWh. Pour l’investisseur, ces fluctuations soulignent un enjeu crucial : la dépendance aux énergies fossiles entretient la vulnérabilité économique et géopolitique, et retarde la nécessaire transition vers des sources renouvelables. L’éthique de l’investissement suppose plus que jamais de privilégier les acteurs engagés dans la décarbonation et la sortie des énergies fossiles, tout en restant vigilant face au greenwashing.

Les marchés financiers très sensibles à ce contexte 

Sur les marchés financiers, malgré les nombreux aléas et débats que nous venons d’énoncer, les actions américaines et européennes ont progressé sur ce premier semestre, non sans avoir traversé un « trou d’air » en avril à l’annonce du « liberation day » de M. Trump. Dans le crédit, l’appétit des investisseurs pour le portage reste fort, malgré la baisse des rendements en Europe concomitante à la baisse des taux de la BCE. Les émissions durables, bien qu’en retrait, continuent d’apporter un repère : elles permettent aux gérants de distinguer les émetteurs sincèrement engagés dans la transition de ceux qui se contentent d’une communication opportuniste, et continuent d’offrir moins de volatilité au fonds pour un rendement équivalent aux obligations « classiques ».

À l’heure actuelle, alors que l’été touche à sa fin, les marchés restent solidement en territoire positif, mais l’équilibre paraît fragile. La croissance mondiale s’oriente vers un rythme positif mais néanmoins assez modeste, et si la désinflation se poursuit, les tarifs douaniers restent un frein potentiel fort à court terme pour celle-ci. Notre scénario central reste celui d’un ralentissement ordonné et une normalisation progressive, mais il suppose de rester attentif à la qualité des émetteurs sélectionnés et agiles dans des marchés dont la volatilité ne devrait malheureusement pas faiblir dans les mois à venir.

L’importance d’une gestion ISR agile 

Les risques demeurent en effet nombreux. Une nouvelle escalade commerciale pèserait sur les marchés, tout comme des crises politiques en Europe ou aux États-Unis viendraient fragiliser la confiance dans les institutions. Les fronts géopolitiques en Ukraine, au Proche-Orient ou en Asie restent des sources de volatilité, mais aussi des enjeux éthiques : droits humains, sécurité alimentaire, accès à l’énergie. Dans ce contexte, une gestion ISR ne se contente pas d’optimiser le couple rendement/risque financier : elle vise aussi à protéger les portefeuilles contre des risques extra-financiers devenus systémiques, et à orienter l’épargne vers des solutions durablement soutenables.


Comment se comporte Proclero dans ce contexte ? 

La Sicav affiche des performances très honorables pour ce 1er semestre : +3.8% sur la part C et plus de 4% sur la part I (pour les grands porteurs institutionnels), en ligne voire légèrement au-dessus de notre indice de référence composés pour 20% de l’Eurostoxx et pour 80% des dettes obligataires courtes européennes. Surtout, cette performance a montré sa robustesse, notamment en avril au moment où les secousses étaient très fortes sur le marché, la performance du fonds sur l’année ne passant que très brièvement (3 jours) dans le rouge, quand les indices actions américains, par exemple, étaient alors en repli de -15% depuis le début de l’année. Les performances extra-financières du fonds restent également très bonnes : en plus d’une part de plus en plus importante d’obligations « vertes » (finançant en direct des projets pour la transition climatique) le fonds est désormais aligné avec la nouvelle version (V3) du label ISR, reste à 100% investi sur des actifs durables (SFDR 9). Il confirme tous les jours son alignement avec les valeurs de la Doctrine Sociale de l’Eglise et son impact positif sur la société via, notamment, une poche de 10% dédiée à l’Economie Sociale et Solidaire (ESS).


* La performance de la Sicav intègre la totalité des frais. La performance de la Sicav est calculée dividendes ou coupons nets réinvestis. Les chiffres cités ont trait aux années écoulées. Les performances, classements et prix passés ne sont pas un indicateur fiable des performances, classements et prix futurs. La Sicav présentée ne comporte aucune garantie en capital qui peut ne pas être intégralement restitué. Il est recommandé avant tout investissement, de prendre connaissance du Document d’informations clés pour l’investisseur du fonds (disponible gratuitement auprès de Mandarine Gestion et/ou sur le site internet mandarine-gestion.com) et en particulier de la rubrique « profil de risque ». Les rapports annuels et périodiques du fonds sont disponibles auprès de Mandarine Gestion dans les délais légaux.

** A compter du 8/11/2013, l’indice de référence 80 % euro MTS 1-3 et 20 % MSCI Euro tient compte des dividendes réinvestis. A compter du 01/01/2018, l’indice de référence est le composite de 80 % ICE BofAML 1-3 Year Euro Government Index et 20 % MSCI EMU NTR. A compter du 01/01/2022, l’indice de référence est le composite de 80 % ICE BofAML 1-3 Year Euro Government Index et 20 % Euro Stoxx NTR. Ticker Bloomberg indice de référence : EG01 Index, SXXT Index.

*** Performances du 1er janvier au 30 juin 2025