Troisième séquence : L’IA et la dignité de la personne humaine
La troisième séquence était entièrement consacrée à l’IA et à la dignité de la personne humaine. Elle était bien située dans l’actualité de l’élection du Pape Léon XIV, lequel a affirmé qu’une des raisons pour laquelle il avait choisi ce nom, est qu’il veut se mettre résolument à la suite de Léon XIII, le grand pape social qui a dû accompagner la révolution industrielle à la fin du XIXe siècle et qui a publié la première encyclique Rerum Novarum (qui signifie « au sujet des choses nouvelles) en 1891. Léon XIII était alors confronté à la nouveauté de la révolution industrielle et à ses conséquences sur la dignité de la personne humaine. Léon XIV est conscient d’être, lui aussi, face à une révolution, technologique cette fois-ci, celle opérée par l’IA, laquelle va continuer d’apporter des bouleversements sociétaux+. Dès les premiers jours de son Pontificat, Léon XIV s’est engagé à accompagner le défi immense que représente l’IA pour l’avenir de l’humanité et, pour ce faire, à mettre à disposition la richesse de la Doctrine Sociale de l’Eglise : « Aujourd’hui l’Eglise offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail » (Discours du 10 mai 2025 au Collège des Cardinaux).
Dans cette perspective, cette troisième séquence fut une soirée passionnante introduite de main de maître par Sylvain Duranton, directeur monde de BCG X, qui est l’entité IA du BCG qui comprend 3000 ingénieurs et data scientist, présents dans 50 pays, lesquels élaborent des solutions IA sur mesure pour les grandes entreprises. Son intervention très concrète a souligné les défis et les enjeux de l’IA et a permis ensuite des échanges très instructifs, lors d’une table ronde modérée par Dr Elisabeth Gressieux, à laquelle ont participé Laetitia Pouliquen, Etienne de Rocquigny, Romain Lavault et Marie David, tous experts de l’IA.
Ces échanges ont montré qu’une normative est nécessaire pour encadrer l’IA, dans sa conception et dans son usage, afin d’établir les justes limites à son déploiement, car aucun développement ne peut être qualifié de progrès s’il porte atteinte à la dignité et au bien de la personne humaine. Il faut en effet bien avoir à l’esprit que toute innovation n’est pas nécessairement un progrès. L’IA est bien sûr une innovation, mais elle n’est un progrès que lorsqu’elle apporte un vrai « plus » pour la personne humaine et toujours dans le respect de sa dignité.